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Le message sous la pierre
3 décembre 2008

Deuxième message... soulevez la pierre.

Sûrement est-ce l'attrait de la nouveauté mais déjà un deuxième message. Après tout c'est mon chemin et je le parsème de cailloux et de papiers si je le veux.

Imaginez un village de pêcheur niché au fond d'une petite baie et au centre de cette baie peu profonde un ilôt qui se dresse à cinquantaine de mètre avec un faux air des rochers de la baie d'Along. Maintenant pensez que l'endroit est ceint de hautes falaises et qu'un unique chemin monte en pente douce jusqu'au plateau qui mène vers le reste du monde. Ici tout n'est que douceur et calme avec de temps en temps une averse pour rafraîchir l'atmosphère ensoleillée et rieuse. Les habitants sont sereins, tendres et chaleureux. C’est un sanctuaire où le chagrin, la violence, les mesquineries n’ont pas droit de cité.
C'est ici qu'habitait mon esprit, mon repos onirique en quelque sorte.
Vous pouvez m'y chercher mais je n'y suis plus... j'ai dû partir. Voilà ce qu'il s'est passé.

j'étais assis sur le seuil de ma cabane, ma modeste cabane de pêcheur sur ses pilotis branlants. Je contemplais xette petite baie que j’aimais tant. J’aimais ce couché de soleil qui embrase le ciel et qui teinte l'esprit d'une douce tristesse. L’île escarpée au centre de la baie se parait de noir. J’adorais cet endroit.  Pourtant je savais qu’il  savait qu'il me fallait le quitter. Cet endroit ne me correspondait plus, je n’y avais plus ma place. Je vous dirai pourquoi dans un prochain message. Il était temps de reprendre mon errance.

J’avais trouvé une caverne sombre et chaude dans laquelle je pouvais me réfugier pour mettre le monde à l’écart. Je l’ai quittée et je l’ai faite s’effondrer. La montagne s’est abattue dessus. J’ai erré, j’ai voyagé, j’ai souffert mille morts sur la route. J’ai pleuré, je me suis traîné à genou et agonisant je suis arrivé ici dans ce village que j’habite depuis quelques années mais dont je ne connais pas le nom. Les habitants m’ont recueilli, soigné, donné ce qu’ils ne possédaient même pas. Ils m’ont accepté comme l’un des leurs. Tout autre que moi aurait été impitoyablement abandonné à son propre sort. Seulement ils savaient. Ils savaient que je ne leur nuirai jamais. Que je recherchais leur tendresse et leur amour. Ils savaient que je partirai un jour que leur village était une étape sur le chemin qui mène au fond de moi-même. Donc je  suis parti.

Je suis rentré dans ma modeste cabane et j'ai rassemblé mes affaires. Seulement celles qui me seront nécessaires pour mon voyage. Quelques vêtements, une pierre à feu, mon bâton de marche lourdement ferré, mon chapeau et ma cape de coton huilé.

Les habitants étaient tous là. Ils me regardaient tristement. Ils savent que mon départ était imminent. Ils se groupèrent alors tous derrière moi. Je savais ce que j’avais à faire.

Je me suis approché de ma cabane. J'ai pris une torche enflammée et j'ai mis le feu à ma cabane. Un feu intense, brûlant et dévorant ce qui a été ma vie ces dernières années. Craquements, gémissement du bois, sanglot de ma cabane sur le point de s’effondrer. En quelques minutes tout était fini. Je mis alors un caillou près des ruines et avec un message pour ceux qui éventuellement me chercherai. Je me retournai alors vers les pêcheurs réunis derrière moi et je leur dit adieu car nous savions tous que je ne reviendrai pas.

Je me dirigeai vers le chemin à travers la falaise. Je quittai le sable doux pour arpenter les cailloux aux angles aigus. Je me retournai. Ma cabane n’est plus qu’un tas braises rougeoyantes. Un sanglot secoua mon corps, un autre puis un autre. Je partais. Pas de retour. J'ai mis ma droite dans ma poche. J’en ai sorti deux joyaux qui contenait tous les souvenirs de mon village. Je tirai sur les cordons de la bourse suspendue autour de mon cou et j’y glissai les pierres chatoyantes parmi d’autres. Tous ces bijoux me réchaufferont le cœur le soir venu quand, au bord le route, je me coucherai.

Je pars en quête de ma nouvelle demeure. Je pars en quête de moi-même. Je parsème mon chemin de messages sous des pierres

Piotr

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Le message sous la pierre
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