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Le message sous la pierre

22 janvier 2009

Quatrième message... soulevez la pierre.

La douleur a disparu. Mon amour est à la croisée des chemins. Mon fils est loin.

Les nuées opaques ont touché terre pour se transformer en brumes impénétrables...

Piotr

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16 décembre 2008

Troisième message... soulevez la pierre.

J'ai l'impression d'être dépecé et trempé dans de la saumure... ma douleur est terrible, j'en perds la tête, je ne sais plus où je suis. J'ai tout perdu... à part sur le plan professionnel, en ces temps difficiles c'est déjà un réconfort de taille. Sinon sur le plan affectif c'est la débâcle la plus totale... en quelques mois j'ai perdu mon mariage, mon fils de 2 ans part loin de moi et j'ai perdu la femme de ma vie (je raconterai l'histoire quand la douleur sera moins vive.). J'ai tout perdu, tout ce qui avait un sens dans ma vie d'homme. Je sais que je suis en partie responsable du désastre et j'en suis miné. Je n'arrive plus à me projeter, je n'arrive plus à avoir d'espoir... la sensation est terrible, le goût amer du désespoir sur la langue.
Je ne suis pas le genre de personne à me morfondre sur mon triste sort mais là l'horizon est bouché par des nuées opaques. Où que je tourne mon coeur, je ne vois que ruines, cendres et désolation.
Que reste-t-il quand on a perdu l'espoir ? je ne veux pas devenir un cynique désabusé.
J'ai pensé à fuir ce matin en passant fortuitement devant un aéroport... à tout quitter, tout plaquer. Fuir le plus loin possible de ma douleur. Savez-vous ce qui m'a retenu ? La loi de la nature. Je peux tout quitter, tout plaquer, faire table rase de ce qui reste mais je ne peux pas me quitter moi même. Je m'explique. Après une courte lune de miel avec moi même le temps de mon installation à l'autre du bout du monde, je risque de retomber dans les mêmes travers, d'avoir les mêmes peines mais aussi les mêmes joies et les mêmes bonheurs. Je me suis dit mêmes causes, mêmes effets... la loi imparable de la nature, je vous dis. Donc si je suis la cause de mes malheurs, à moi de tendre l'oreille à ce que me disent mes pairs pour me corriger et arrêter de souffrir et de faire souffrir. Si je suis à l'origine de mes bonheurs ma tâche est de persévérer pour rayonner et le faire rejaillir sur ceux qui comptent pour moi. J'ai donc décidé de rester et de rentrer chez moi, réfléchir, me retrouver, me panser et retrouver mon fils qui par bonheur est là ce soir et quelques autres.
Mais ce soir le désespoir m'habite.
Voyageur si tu passes à côté de moi ne me touche pas par pitié, ma peau est en lambeau. Assieds toi simplement à côté de moi et parle, tes mots seront peut-être un baume sur mes chairs à vifs.

Piotr

3 décembre 2008

Deuxième message... soulevez la pierre.

Sûrement est-ce l'attrait de la nouveauté mais déjà un deuxième message. Après tout c'est mon chemin et je le parsème de cailloux et de papiers si je le veux.

Imaginez un village de pêcheur niché au fond d'une petite baie et au centre de cette baie peu profonde un ilôt qui se dresse à cinquantaine de mètre avec un faux air des rochers de la baie d'Along. Maintenant pensez que l'endroit est ceint de hautes falaises et qu'un unique chemin monte en pente douce jusqu'au plateau qui mène vers le reste du monde. Ici tout n'est que douceur et calme avec de temps en temps une averse pour rafraîchir l'atmosphère ensoleillée et rieuse. Les habitants sont sereins, tendres et chaleureux. C’est un sanctuaire où le chagrin, la violence, les mesquineries n’ont pas droit de cité.
C'est ici qu'habitait mon esprit, mon repos onirique en quelque sorte.
Vous pouvez m'y chercher mais je n'y suis plus... j'ai dû partir. Voilà ce qu'il s'est passé.

j'étais assis sur le seuil de ma cabane, ma modeste cabane de pêcheur sur ses pilotis branlants. Je contemplais xette petite baie que j’aimais tant. J’aimais ce couché de soleil qui embrase le ciel et qui teinte l'esprit d'une douce tristesse. L’île escarpée au centre de la baie se parait de noir. J’adorais cet endroit.  Pourtant je savais qu’il  savait qu'il me fallait le quitter. Cet endroit ne me correspondait plus, je n’y avais plus ma place. Je vous dirai pourquoi dans un prochain message. Il était temps de reprendre mon errance.

J’avais trouvé une caverne sombre et chaude dans laquelle je pouvais me réfugier pour mettre le monde à l’écart. Je l’ai quittée et je l’ai faite s’effondrer. La montagne s’est abattue dessus. J’ai erré, j’ai voyagé, j’ai souffert mille morts sur la route. J’ai pleuré, je me suis traîné à genou et agonisant je suis arrivé ici dans ce village que j’habite depuis quelques années mais dont je ne connais pas le nom. Les habitants m’ont recueilli, soigné, donné ce qu’ils ne possédaient même pas. Ils m’ont accepté comme l’un des leurs. Tout autre que moi aurait été impitoyablement abandonné à son propre sort. Seulement ils savaient. Ils savaient que je ne leur nuirai jamais. Que je recherchais leur tendresse et leur amour. Ils savaient que je partirai un jour que leur village était une étape sur le chemin qui mène au fond de moi-même. Donc je  suis parti.

Je suis rentré dans ma modeste cabane et j'ai rassemblé mes affaires. Seulement celles qui me seront nécessaires pour mon voyage. Quelques vêtements, une pierre à feu, mon bâton de marche lourdement ferré, mon chapeau et ma cape de coton huilé.

Les habitants étaient tous là. Ils me regardaient tristement. Ils savent que mon départ était imminent. Ils se groupèrent alors tous derrière moi. Je savais ce que j’avais à faire.

Je me suis approché de ma cabane. J'ai pris une torche enflammée et j'ai mis le feu à ma cabane. Un feu intense, brûlant et dévorant ce qui a été ma vie ces dernières années. Craquements, gémissement du bois, sanglot de ma cabane sur le point de s’effondrer. En quelques minutes tout était fini. Je mis alors un caillou près des ruines et avec un message pour ceux qui éventuellement me chercherai. Je me retournai alors vers les pêcheurs réunis derrière moi et je leur dit adieu car nous savions tous que je ne reviendrai pas.

Je me dirigeai vers le chemin à travers la falaise. Je quittai le sable doux pour arpenter les cailloux aux angles aigus. Je me retournai. Ma cabane n’est plus qu’un tas braises rougeoyantes. Un sanglot secoua mon corps, un autre puis un autre. Je partais. Pas de retour. J'ai mis ma droite dans ma poche. J’en ai sorti deux joyaux qui contenait tous les souvenirs de mon village. Je tirai sur les cordons de la bourse suspendue autour de mon cou et j’y glissai les pierres chatoyantes parmi d’autres. Tous ces bijoux me réchaufferont le cœur le soir venu quand, au bord le route, je me coucherai.

Je pars en quête de ma nouvelle demeure. Je pars en quête de moi-même. Je parsème mon chemin de messages sous des pierres

Piotr

3 décembre 2008

Premier message... soulevez la pierre.

Qui suis-je ? vous me connaîtrez ici sous le nom de Piotr. Je vous avertis que ce n'est pas mon vrai prénom mais la pudeur m'empêche de signer de mon vrai nom. Tout le monde peut lire mes messages mais je ne veux pas que tout le monde connaisse l'auteur. Sachez que je suis infirmier et que vous trouverez ici sûrement des moments de vie à l'hôpital.
Quel est l'objet de ce blog ? un exutoire, un réceptacle des mes sentiments et émotions qu'elles soient heureuses ou malheureuses. Je suis comme les deux faces d'une pièce pas de bonheur sans peine (je vous demande d'envisager tous les sens du mot peine). Cet espace est un lieu de partage de ce que je suis, ce que je ressens, la vision que je peux avoir de la vie, les questions que je me pose et que je vous pose.
Pourquoi ce titre ? une bouteille à la mer ne trouve jamais de destinataires. Un message sous une pierre laissé au bord de la route est visible par tous les voyageurs et les curieux peuvent soulever le caillou pour lire le message.
Ce que j'attends de vous ? J'attends de vous que vous laissiez des messages sur les miens pour que tous puissions avancer sur nos chemins et les paver de nos écrits, que nous puissions nous enrichir les uns des autres. Si mes messages restent seuls au bord de la route ce n'est pas grave, j'aurais laissé mon message.

Un message est par nature court et incomplet et le premier s'arrête ici.

Piotr

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Le message sous la pierre
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